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14 février 2007

Austérité budgétaire des programmes contre profits astronomiques

Dans un numéro bien rodé, les grands médias et les porte-parole des deux candidats privilégiés ont fait du débat sur le chiffrage de leurs programmes le nombril de la campagne électorale. Les experts libéraux se relaient pour ferrailler sur les chiffres et conclure dans un même choeur qu’il faut cesser de promettre aux Français une amélioration de leur sort mais plutôt réclamer d’eux de la sueur et des larmes... et pour très longtemps.

14 février 2007

arton1370

Tout autre avenir serait interdit par les inévitables périls qui se profilent : le poids de la dette publique, l’évolution démographique et les productions du tiers-monde qui consurrencent nos usines. Trois arguments... ou comment transformer des réalités en autant d’impostures !

Pour taper au coeur, la cohorte des experts patronaux agite l’épouvantail des 16 000 euros de dette publique qui pèsent sur la tête de chaque bébé qui naît. Chiffre impressionnant qui soudain semble plus frêle quand on mesure que cette somme là comprend la crèche qui l’accueillera, l’école qui l’éduquera, l’hôpital qui peut être le soignera et les trains qui l’emmèneront vers ses vacances d’enfants.

Chiffre à comparer également avec le profit annuel dégagé par salarié des entreprises non financières du CAC 40, passé de 20 700 euros en 2000 à 33 000 euros en 2005. Emprunter pour investir, chercher, trouver, éduquer, former, bâtir, produire sans polluer n’est pas de l’argent gaspillé. C’est la condition de l’avenir. Mais qu’est-il fait de cet argent public ? Que deviennent les 65 milliards d’euros donnés aux entreprises pour développer l’emploi et dont l’usage est si peu contrôlé ?

Parisot a trouvé en Sarkozy un excellent avocat d’affaires, obsédé par la réduction des impôts. La fiscalité actuelle – pourtant considérablement allégée par la droite - enverrait les multinationales par le fond... Selon une étude d’Ixis CIB, les profits des entreprises du CAC 40 ont progressé en moyenne de 54% ces cinq dernières années ; ils ont triplé chez Vinci et augmenté de 144% chez Pernod-Ricard. Chez GDF, ils ont été multipliés par 5,5%, ce qui explique l’empressement de la droite à privatiser cette entreprise. Chez Total, la rentabilité annuelle est de 17,5% depuis 2000. Les dividendes coulent à flot. Leur part dans les profits progresse toujours plus au détriment des investissements du pays en 2005 quand elle ne représentait que 29,5% en 1990. Les grandes fortunes se paient sur la bête France.

Pour 2005, les dividendes s’élèvent à 31,6 milliards d’euros (+43 % en un an). C’est deux fois plus que le déficit de la Sécu ! Et il faudrait que les salariés cotisent plus quand les revenus financiers sont épargnés, que leurs soins soient moins remboursés et qu’ils travaillent toujours plus longtemps ?

Le vrai scandale des régimes spéciaux, ce sont ceux qui sont accordés aux plus grandes entreprises qui au contraire des PME paient peu d’impôt.

En agitant le chiffon rouge du chiffrage, certains veulent échapper au débat que réclament les urgences sociales qu’à plusieurs reprises les électeurs ont exprimé avec vigueur ces dernières années. Comme il serait commode pour les milieux dirigeants de faire admettre au pays qu’aucune autre voie que celle de l’austérité et la mondialisation capitaliste n’est possible !

Sarkozy et Bayrou tentent même de convaincre qu’il s’agit du comble de la liberté. Quant à S. Royal, comment peut-elle revendiquer un effort prioritaire à l’éducation ou une sécurité d’emploi et de formation sans affronter la voracité des marchés et des actionnaires ?

Plutôt que de chiffrage parlons donc franchement d’argent, où il va, à qui et pourquoi. C’est impératif pour une vraie politique de gauche.

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